Pensées d’un Serpentard

"Même si j’l’avouerai jamais, j’ai des coups d’cœur quand j’pense à ma famille, enfin mon chez moi quoi. Parfois j’aimerais être chez moi plutôt qu’à Poudlard. Quand j’vois tout ce que ces pauvres gosses font, j’me dis que j’serais mieux à la maison. Déjà à la maison, y’a les « waf » et le cat’s. Les parents, ils me laissent généralement en paix du moment que j’leur dis que j’veux voir personne. T’façons, ils m’comprendraient pas… d’jà qu’à mon retour d’la « colo » ils ont faillit pas m’croire eux non plus alors à quoi ça sert de rester avec des gens qui ont osé douter d’votre parole dans un moment aussi grave… bref ! Les « waf » eux, ils ne me jugent pas et ils m’aiment pour c’que j’suis et pas pour c’que j’pourrais être ou c’que j’pourrais leur offrir. Toute la différence entre un animal et la plupart des êtres humains. A croire qu’on doit toujours faire ses preuves tous l’temps. C’en d’vient saoulant à force.

Le cat’s, c’est pas pareil. Lui (enfin elle) est tout à fait comme moi : complètement autonome et b’soin d’personne. Elle a la dalle ? Elle va béqueter une souris. Elle veut faire un tour ? Elle se casse et personne lui dit rien. Vif comme l’éclair, rapide comme le vent, agile comme un tigre, tout moi quoi. T’as qu’à m’voir sur un balai tu comprendras. D’ailleurs, ça commence à m’manquer l’Quidditch avec le frangin. J’devrais p’tet postuler pour jouer dans son équipe ? Wa nan, laisse tomber, j’vais être avec la Stender, c’pas la peine. ‘fin ça va encore elle, mais jouer en équipe ? pfff… laisse tomber quoi. Le cours ont repris, et j’y suis plutôt l’air absent qu’autre chose. J’sais même pas pourquoi j’écris ça…juste envie d’écrire…en plus il est tard, j’suis claqué, j’ai la dalle et j’suis mort de chaud…jamais ils ouvrent les fenêtres ? ‘fin bon…

Ah ouais, au fait, cours de potions l’aut’jour, super. Les nazes de première année ont faillit mettre le feu au Rogue. En temps normal j’me serais bien marré mais en c’moment, j’ai pas la patate. La Mil’truc a plombé l’ambiance au bord du lac l’aut’jour et Clémentine ne savait plus où se mettre…elles se sont toutes les deux barrées et moi bah j’savais pas quoi faire alors j’suis rentré retrouver ces pauvres cachots à deux mornilles. J’vois vraiment pas c’qu’ils leur trouvent tous à ces cachots : il fait trop chaud ou trop froid, il fait sombre, la fumée des torches pique les yeux…que des inconvénients… Si j’pouvais, j’resterais toute la nuit dans la salle d’Astronomie. Ah la salle d’Astronomie. J’y suis là justement. J’attends Clémentine. Ça fait un moment d’ailleurs que j’l’attends. J’espère qu’elle s’est pas fait capter par l’Rusard ? J’ai croisé l’fantôme aussi : ‘va falloir que j’aille ach’ter des bombabouse pour qu’il me couvre maint’nant… Soudoyer un fantôme…on aura tout vu. ‘fin bon, tant qu’c’est pas la Stender, ça va : elle j’suis sûr qu’on peut pas l’ach’ter. Mais bon : qu’est-ce qu’elle ferait dehors la nuit elle aussi ? Hein ?

Là j’matte les étoiles et…j’attends toujours Clémentine…ça commence à faire long…j’me demande bien pourquoi elle met tant de temps…elle viendra sans doute pas va… Elle doit avoir peur de moi plus qu’autre chose… qu’est-ce qui m’a pris d’être tell’ment proche aussi, c’pourtant pas du tout mon style. Enfin si ça peut l’être mais…pas si tôt en tout cas… C’est p’tet que j’me sens assez bien avec elle pour proche d’elle ? Wa j’sais pas…et pis pourquoi j’ai l’cœur qui bat autant moi ? Ho et puis zut’ hein ?! Bon ! Pff maintenant j’ai froid…j’pourrais m’mettre ailleurs que contre la vitre aussi. D’ailleurs, j’vais aller me mettre à la table du prof. Bon, ben à la table du prof y fait pas tell’ment plus chaud, mais au moins j’suis pas contre la pierre, c’est d’jà un peu mieux. J’entends des bruits pas loin d’la porte, un Alohomora ? C’est elle !…"