Les amours de Xela

Un soir, alors qu’il soufrait de l’une de ses habituelles et quotidiennes insomnies, Xela s’était levé pour marcher seul dans le noir des couloirs sombres de Poudlard. Là, il fit une rencontre à laquelle il ne s’attendait pas du tout. Clémentine Zinerth, une serviette de bain à l’avant bras, rasait les murs. Xela, enclin à la provoque et à l’attaque sans égale d’une personne seule la nuit, se fit une joie sadique de la suivre sans faire le moindre petit bruit. Elle se dirigeait vers la salle de bain des Préfets et comptait bien prendre un petit moment de détente. Xela cependant l’avait devancée, n’ayant pas du tout donné le plus infime petit signe de vie. La salle de bain était pleine de bulles et Clémentine s’apprêtait à prendre son bain en maillot de bain. Mais Xela entra dans a pièce et il commençait à terrifier la jeune fille. Si au départ elle lui tenait tête avec une grande peur dans le regard, cela ne dura pas et le ton de Xela devint étrangement bien plus calme qu’à leurs premiers échanges. Xela philosophait beaucoup de manière à rendre Clémentine très attentive. Il ne faisait que lui donner son point de vue sur des situations que Clémentine lui avançait. Elle le regardait d’un regard fuyant, mais elle semblait admirative, ou plutôt elle se perdait peu à peu dans son regard et dans ses mots. Après avoir passé un long moment calme à parler de leur expérience de la vie, l’ambiance devint vite prospère à la camaraderie et Xela s’amusait même. Il prenait soin d’éclabousser Clémentine avec délicatesse. Clémentine elle, ne jaugeait pas la démesure de ses éclaboussures, si bien que le Serpentard devint très vite trempé jusqu’aux os.

Mais pour une raison complètement inconnue, pour la Serdette, l’ambiance retomba très vite pour devenir de glace. Xela en fut le seul responsable, mais c’était à cause d’une partie de lui qu’il avait voulu oublier. Une chose terrible s’était produite dans son passé, une chose qu’il avait toujours tenue secrète pour tous le monde, mais qui le rattrapait avec force. Lorsqu’il eut l’impression de se prendre le Poudlard Express en pleine figure, il rassura Clémentine puis pris congé d’elle, la laissant seul et toute penaude. Il lui confirma qu’il avait passé une bonne soirée en sa compagnie, mais qu’il y avait quelque chose, quelque chose qu’il n’était pas encore prêt de lui confier. Après que la jeune fille lui ait proposé un oreille attentive, une épaule pour s’appuyer pour une éventuelle situation qui pourrait demander de l’aide, il retourna à sa salle commune, l’air très énervé et complètement fou de rage contre lui-même. Les marques profondes dans son cœur lui faisaient mal, très mal. Mais ne sachant s’exprimer, il gardait ça pour lui avec courage, honneur et dignité. Cela dit, une explication à la Serdette aurait pu lui éviter de se ronger les sangs, mais il était bien trop préoccupé pour agir ainsi.

Le lendemain soir, Xela ne trouvait pas le sommeil. Il était passablement énervé et il avait trop chaud dans le dortoir. Comme à son habitude, il sortit de la salle, mais encore plus bougon et ronchon que d’habitude. Il avait même faillit en venir aux mains avec un Serpentard qui avait grogné pendant son sommeil. Il arpentait les couloirs en quête de réponses à ses questions. Des questions qu’il ne s’était pas posé depuis une éternité. Il faisait le point sur Clémentine. Imaginez quelle fut sa surprise lorsqu’il tomba sur elle qui chapardait de la nourriture en pleine nuit ? Il voulut exploser mais il n’en fit rien. Quelque chose se passait entre ses deux là. Peut-être même plus pour Xela que pour Clémentine. Elle l’invita alors à se joindre à elle pour passer une partie de la nuit en sa compagnie. Xela accepta et ils s’en allèrent dans la tour d’Astronomie. Là, il était dans un état de fureur impressionnant. Il n’en avait pas après Clémentine, mais les fantômes de son passé revenaient le hanter. Lorsqu’ils eurent passés une partie de la nuit à philosopher, dangereusement pour Xela, mais toujours avec justice et une certaine sagesse, Xela vit que Clémentine était plus que démunie face aux troubles du comportement de notre jeune Serpentard.

Ce fut alors l’heure des confidences et Xela s’ouvrit à Clémentine pour lui expliquer pourquoi il était ainsi plus que de raison. Certes, Xela était une mauvaise personne pour la plupart des gens, mais c’était les gens qui avaient abondé dans ce sens depuis toujours. Xela agissait donc sans scrupules alors qu’au fond de lui-même il était tout à fait une partie importante d’Alex. Bien sûr, Xela ne serait jamais comme Alex, il n’était pas démonstratif dans ses actes affectifs, et pas du tout agréable, mais les très rares personnes pour qui il avait de l’estime et du respect, seraient capable de voir en lui une toute autre personne. La vraie personne qu’il était. Ce fut le cas de Clémentine en ce soir à inscrire dans les anales de Poudlard. Il lui avait confié l’une des raisons de son manque de volonté d’intégration. Ses compétences pour la magie noire ne faisaient pas forcément de lui quelqu’un de mauvais. Comme dirait le professeur Dumbledore : Ce ne sont pas nos aptitudes qui montrent ce que nous sommes, ce sont nos choix. Même s’il était mauvais, il avait un cœur. Certes un cœur malade et déserté par l’amour, mais il savait s’en servir lorsqu’il en était disposé.

A présent beaucoup plus calme et en confiance avec la jeune fille, Xela l’enlaça autour des épaules, d’une accolade réconfortante et compatissante tout en lui tenant la main. Si au départ il aurait voulu s’en arrêter là, il prolongea son câlin jusqu’à ce que le jour se lève. Ils étaient restés là si longtemps que leurs articulations craquèrent lorsqu’ils se relevèrent. Xela confia à Clémentine qu’il la trouvait différentes des autres personnes. Il tenait à elle, peut-être beaucoup trop même. Ayant passé un moment magique en compagnie de la Serdette, il la remercia pour son attention envers lui avec une dignité qui était tout à fait touchante. Enfin touchante quand on connaissait le Serpentard. Xela, bien qu’assez brusque quand même, avait été un vrai gentleman avec Clémentine. Ce fut donc avec un sourire entendu au regard perçant, qu’il sortit de la salle, le soleil passant au dessus des montagnes qui s’élevaient par delà le lac. Il eut le visage de Clémentine en tête durant tous son voyage de retour, esquivant Miss Teigne et se collant contre les murs. Il n’oublierait jamais cette étreinte qui lui faisait chaud au cœur…